![]() |
Lémergence du corps des sapeurs-pompiers lyonnais |
Vouloir retracer lhistoire des sapeurs-pompiers dans lagglomération lyonnaise des origines à nos jours nous a amené à consulter une importante masse de documents, conservés pour la plupart aux Archives municipales.
Lessentiel de nos sources porte, pour la période moderne, sur le corps de sapeurs-pompiers (série H), et pour lAncien Régime, sur les institutions chargées de la lutte contre le feu (série EE) et lorganisation de la prévention des incendies et des achats de matériel (série DD). Les délibérations de lassemblée municipale, les arrêtés du principal édile, les rapports des différentes commissions (séries BB et D) et les archives financières (séries CC et L) forment le coeur de notre recherche.
* * *
Les premiers " pompiers "
Jusquà la Révolution, le matériel dextinction se réduisant à des seaux et quelques pompes, les sauveteurs devaient souvent démolir une partie des maisons en feu. On faisait donc appel aux membres des corporations des métiers du bâtiment, seuls capables de faire " la part du feu " sans mettre en péril les constructions avoisinantes.
Plusieurs maîtres ou compagnons trouvèrent ainsi la mort. Une pièce comptable concernant les indemnités accordées à des maçons le 7 décembre 1472 à la suite dun incendie est la plus ancienne référence connue sur le sujet à Lyon.
Nouvelles mesures contre le feu (1722)
Après un grave incendie survenu à lOpéra, alors près de lhôtel du gouverneur Villeroy à Saint-Jean, celui-ci réorganisa les secours contre le feu. Il imposa à tous les propriétaires et locataires une taxe de six livres par maison pour acheter des pompes à incendie et à chaque quartier de fournir un certain nombre de seaux de cuir.
Une nouvelle pompe à incendie
Depuis toujours, le problème crucial de la lutte contre lincendie a été larrivée de leau au feu. À lépoque où il nexistait pas de réseau de distribution deau public, la population formait des chaînes de seaux pour acheminer leau. En 1735, Montagnon, peintre et mathématicien, proposa une solution en inventant une pompe aspirante et foulante quon pouvait fixer sur la margelle dun puits.
Le dessin de cette machine est lun des seuls témoignages iconographiques concernant les matériels de lutte contre le feu en service à Lyon au XVIIIe siècle.
Création dun corps de " gardes pompiers " à Lyon
Cet arrêté de 1801 portant création dun corps de spécialistes reconnus dans le maniement des pompes et le secours, témoigne dun progrès décisif dans lorganisation de la lutte contre lincendie. Le corps de pompiers lyonnais était organisé sur le modèle de la Garde nationale. Le terme de " sapeurs-pompiers ", emprunté aux pompiers militaires qui protégeaient Paris depuis 1811, apparut à Lyon en 1831.Le dépôt général des pompes
Crée en 1807, le " dépôt général des pompes " de la rue Luizerne (actuelle rue major Martin) fut, pendant cinquante ans, le centre de lorganisation de la lutte contre le feu à Lyon. Les matériels dincendie abîmés au cours dun sinistre y étaient remis en état. La commission municipale des secours contre lincendie y tenait ses séances et faisait des propositions pour améliorer la sécurité de la population. Ce plan est le seul souvenir visuel de cet édifice, détruit sous le second Empire pour céder la place à un hôtel de police.
La dure vie des pompiers lyonnais
Les sapeurs-pompiers volontaires servant au sein du bataillon créé en 1852 recevaient une maigre rémunération. La discipline était très stricte et lon nhésitait pas à punir le contrevenant : pour les fautes vénielles, les amendes étaient prélevées sur la petite solde allouée.
Le barème de ces punitions, variant selon les responsabilités et le grade des fautifs, prêtera à sourire. Cette pratique fut supprimée par un décret national de 1953. Mal payés et corvéables à merci, les sapeurs-pompiers devaient avoir le feu sacré pour assumer leur dangereux devoir, presque pour la gloire seule !
Le secours à personne : premier rôle des pompiers
Aujourdhui, le secours à personne constitue la tâche principale des pompiers français. Il nen a pas toujours été ainsi. Ce sont les docteurs Gailleton et Augagneur qui, au tournant des XIXe et XXe siècles, créèrent un service municipal dassistance aux malades et aux blessés de la voie publique.
En 1901, la ville acheta une voiture dambulance hippomobile dorigine anglaise qui devait être conduite par des hommes disponibles en tout temps : on désigna les sapeurs-pompiers professionnels de la rue Molière, présents en permanence à la caserne et disposant dune cavalerie particulière. Ils furent ainsi les premiers pompiers de France chargés de ce genre de mission.
Bibliographie
Jacques PERIER, Les véhicules dincendie à Lyon : lhistoire des véhicules dincendie de lagglomération lyonnaise de 1909 à 1989, Lyon, Éditions du Vingt Mars, 1990, 142 p.
En cours de préparationHistoire des corps de sapeurs-pompiers de l'agglomération lyonnaise.